“Vongozero” de Yana Vagner

391

Superbe road trip sur fond de coronavirus. La seule chose que je reproche à ce livre c’est peut-être de m’être tombé entre les mains le 1er Mars 2020.
Cela tient du thriller psychologique ou roman post- apocalyptique. Dans le contexte actuel, j’écris en avril 2020, je ne sais pas trop qu’en penser… Je vais donc forcer un peu mon optimisme habituel pour pencher vers la première option. J’ai la grande chance de voir le jardin depuis ma fenêtre, d’entendre les oiseaux chanter, de sentir le soleil qui dessine un grand carré de lumière sur le sol et m’oblige à me tourner un peu pour voir mon écran, tout cela m’aide à positiver. Je peux m’imaginer que tout cela n’existe que dans la fiction et que lorsque j’aurais fermé le livre, je retrouverais la vie d’avant, comme avant que je commence le livre.
Anna est moscovite, elle n’aime pas la promiscuité. Elle habite une magnifique maison dans la banlieue de Moscou, avec son mari Sergueï et son fils Micha qu’elle a eu d’une précédente union. C’est la vie dont elle a rêvé, tout va bien. Il y a bien quelques voisins, surtout ceux d’en face qu’il faut supporter de temps en temps mais juste le temps d’un dîner et puis chacun chez soi.
Et puis voilà, ce fichu virus de souche inconnue qui a déjà décimé plusieurs pays. Il sévit surtout dans les grandes agglomérations et Anna se sent à l’abri dans sa banlieue cossue. Jusqu’au moment où l’on ferme les villes. Les habitants de Moscou sont mis en quarantaine, confinés, les habitants essaient de s’échapper, ils se sentent voués à une mort certaine. L’armée garde les sorties et les accès. Mais le virus ne connait pas les frontières. Même le téléphone est coupé. Il va falloir partir. Avant de partir, Sergueï veut récupérer son ancienne femme et surtout son fils qui vivent à Moscou.
Enfin, les voilà partis sur les routes avec leurs voisins et le père de Sergueï, objectif Vongozero un îlot sur un petit lac sibérien où le père de Sergueï possède un petit pavillon de chasse.
Il faudra douze jours pour rejoindre Vongozero, toute une vie avec ses rencontres, ses morts, les villes et les villages décimés, avec la faim, la maladie, le froid, les brigands qui profitent de la situation et le manque de carburant.
L’histoire est racontée par Anna, celle qui n’aime pas la promiscuité et qui doit supporter les voisins, l’ancienne femme et son fils, le père de Sergueï mais aussi d’anciens amis de son mari rencontrés sur la route. L’histoire est entrecoupée de monologues où Anna essaie de se retrouver.
Les voici, arrivés à Vongozero, mais sont-ils sauvés pour autant ?

Vongozero de Yana Vagner, aux éditions « Pocket »

Article précédentLa chronique TV de Serge du 16 au 22 mai 2020
Article suivantLe préfet de région autorise l’ouverture des plages sur le littoral normand