« Sérotonine » de Michel Houellebecq

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Il est où, le génie, il est où ?…. Vous connaissez ? Vous avez entendu la chanson : il est où, le bonheur, il est où ?…..
Je n’avais encore jamais lu Houellebecq. Ben, oui, c’est possible ! Non, je ne vis pas sur une île déserte, figurez-vous et oui, j’en avais bien-sûr entendu parler et je l’avais même entendu parler dans des émissions littéraires…..
Bon, je n’irai pas par quatre chemins, j’ai cherché, bien cherché le génie je n’ai pas trouvé et le bonheur de lire non plus. Dès le début du roman, j’ai trouvé le mot « sexe » écrit je ne sais combien de fois en une page et demi. Quand je lis, je comprends, pas besoin de me réécrire dix fois la même chose. Quand, à la page suivante, j’ai lu le mot « bite » un certain nombre de fois, je n’ai pas eu le courage de remonter en haut de la page pour compter figurez-vous. Par contre, j’ai eu le courage de regarder le numéro de page et de regarder aussi combien de pages il me restait à lire et là, je me suis dit que par chance le livre était imprimé en assez gros caractères. Il fallait que j’aille jusqu’au bout pour voir pourquoi cet auteur avait un succès international…
Sérotonine, c’est un médicament, un neurotransmetteur qui permet de voir la vie en rose. C’est utile, certes et je conçois que certaines personnes en aient besoin, une béquille pour supporter les gros problèmes de l’existence.
Florent-Claude Labrouste a un travail, il a fait des études et il est fils de notaire. Ses parents, des gens normaux, se suicident ensemble car l’un d’eux a appris qu’il a une maladie incurable et ils ne peuvent vivre l’un sans l’autre. Florent-Claude, qui n’aime pas son prénom, en a, entre parenthèses, hérité de quoi vivre sans travailler. Et c’est peut-être ça au bout du compte qui le décide à vouloir finir sa vie à quarante-six ans, pas en se suicidant non, mais en se laissant mourir sans souffrir grâce aux comprimés de sérotonine. Il se rend compte que son travail ne le fait pas rêver et qu’il est passé à côté des amours de sa vie dont Camille qui l’a quitté parce qu’il n’a pu résister à Tam. Quant à sa dernière compagne Yuzu, la japonaise, elle le trompe en participant à des partys où elle copule avec des tas d’hommes et même avec des chiens. Ecœuré, il quitte donc son appartement pour s’installer dans un hôtel Mercure avant de partir à la recherche de Camille. Il la retrouve et l’observe de loin, elle vit seule avec un enfant qu’il envisage de tuer pour mieux la retrouver et en avoir l’exclusivité avant de renoncer.
S’ensuit un chapitre, le seul qui m’a intéressée, où il dresse le portrait de son copain de promo, Aymeric d’Harcourt, issu de la grande aristocratie française, qui a choisi de faire de l’élevage de bovins. Houellebecq nous décrit le monde rural en crise, la grande solitude des paysans, leur désespérance face à des décisions politiques décidées par des politiciens qui ne comprennent pas leurs problèmes, cette colère inextinguible qui les submerge. Aymeric d’Harcourt se retrouve dans de tels soucis que sa femme finit par le quitter et qu’il se suicide pendant une manifestation d’agriculteurs. Bien évidemment, il n’est pas venu à l’idée de Florent-Claude de l’aider. Il préfère retourner dans son Mercure….
Il écrit bien Houellebecq, mais bon, à force d’en mettre un petit peu pour tout le monde…. Mais voilà, je n’ai trouvé personne pour m’avouer qu’il ou elle lisait et aimait Houellebecq ; pourtant, quand on voit ses tirages….
« Sérotonine » de Michel Houellebecq, aux éditions Flammarion

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