« Quand sort la recluse » de Fred Vargas…

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Un grand roman, plein de brume et de poésie. Un voyage au travers des méandres de l’esprit d’un homme. Un « rompol » où Adamsberg navigue, tel Magellan cherchant « Le » passage, le détroit qui le mènera à l’Océan Pacifique, alors que Danglard ourdit une mutinerie. Les proto-idées, bulles d’idées d’Adamsberg éclosent dans son cerveau aussi embrumé que les fjords d’Islande dont il s’est extirpé à regret. Et, parmi ces idées qui ne sont pas encore nées, Adamsberg pressent qu’une autre tragédie se cache derrière celle de la bande des recluses et des mordus, une autre tragédie où les recluses sont des recluses et non des araignées.
Une fois encore la magie opère pour cette neuvième apparition du commissaire Adamsberg, un homme bien singulier qui nous entraîmlne dans son univers fait de non-dits, de mots à double sens, de poésie et de délicatesse. Les personnages vivent, ils ont de l’épaisseur, on les retrouve tous avec plaisir à chaque roman, on suit leur vie, leur évolution. On se prend à les aimer, à regretter que ce pauvre Danglard soit entravé par sa famille et, quelque part, on le comprend. Le roman est toujours très documenté, on sent l’érudition de l’auteur qui a bien étudié son sujet et qui ne laisse rien au hasard. On en apprend sur la vie des araignées, on en apprend sur les recluses les vraies et l’on s’attendrit sur la dure vie des petits merles qui naissent dans une cour de commissariat où il n’y a pas de quoi se nourrir.
Il y a un meurtre rue Du-Château-des Rentiers. A peine rentré d’Islande où il a laissé Zek, son fils, Adamsberg résout l’affaire en deux temps, trois mouvements et sans même remarquer la mort de trois octogénaires qui, aux yeux de tous, semble des plus naturelle.
Enfin, naturelle c’est vite dit, ils sont morts tous les trois d’une piqûre d’araignée « la recluse », une araignée que l’on trouve dans le sud de la France, mais une araignée timide qui se terre dans les anfractuosités des tas de bois, de rochers voire dans les greniers et qui ne pique que si elle est acculée, coincée dans un vêtement par exemple, ce qu’elle ne fait pas de son plein gré la plupart du temps. Alors, trois morts d’un coup, serait-ce dû à une araignée mutante à cause du réchauffement climatique ? C’est Voisenet, l’un des policiers de l’équipe qui est intrigué par ce fait divers qui enflamme les réseaux sociaux. Adamsberg décide de se renseigner auprès d’un arachnologue, le professeur Martin-Pécherat ; c’est là qu’il rencontre Irène venue de Nîmes pour rencontrer elle aussi le spécialiste ; Elle lui apprend que les trois morts faisaient partie d’une bande de 9 malfaisants qui dès leur plus jeune âge ont torturé les plus jeunes de l’orphelinat où ils étaient hébergés en leur mettant des « recluses » dans leurs vêtements, certains y ont perdu une jambe ,un pied, une joue…Ils se faisaient appeler la « bande des recluses », serait-ce la bande des victimes, la « bande des mordus » qui se venge ?
« Quand sort la recluse » de Fred Vargas aux éditions Flammarion

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