Sylvain Prud’homme est né en 1979 à la Seyne-sur-Mer mais il a passé son enfance dans différents pays d’Afrique, avant d’étudier à Paris puis de diriger l’Alliance Franco-Sénégalaise de Ziguinchor au Sénégal. Il publie les « Grands « en 2014, puis « Légende » en 2016 qui est finaliste de L’Académie Française. « Par les routes » a obtenu le prix Fémina en 2019.
Moi, je suis de la génération « Auto-stop », c’est un temps que les moins de 20 ans ne connaissent pas ! On n’avait pas tous une voiture à l’époque, on était heureux quand on avait une mobylette ou un « scoot ». Mais pour faire la route, je veux dire, partir loin, à l’autre bout de la France, voir du pays, rien de tel que le pouce levé au bord de la route avec la pancarte sur laquelle était écrit en grosses lettres la destination. C’était plus au moins long mais on finissait par trouver la voiture qui nous emportait dans la bonne direction et si on était chanceux directement à destination. Le stop, c’était l’aventure, l’inconnu et cela pouvait être franchement dangereux. Et puis, est arrivé BlaBlaCar !…
De quoi ça parle « Par les routes » ? Cela parle d’un auto-stoppeur, bien sûr qui continue de lever le pouce comme à la belle époque, sorte de Don Quichotte de la route qui se bat contre qui, contre quoi, contre lui-même peut- être ?. Mais lui ne va nulle part en particulier. Il va où le vent le mène ou plutôt là où le hasard le porte. Il collectionne les photos de ceux qui l’ont pris en stop. Et voilà que Sacha, un ancien auto-stoppeur, un ancien compagnon de route, le retrouve 15 ans plus tard dans la petite ville de V. ( l’auteur ne donne pas le nom de la ville, mais je n’avais pas l’intention d’y aller en pèlerinage, je le rassure !). C’est Sacha qui nous raconte. Donc, nous sommes quinze ans plus tard et l’auto-stoppeur s’est marié, il a un enfant, un travail genre auto- entrepreneur. Mais l’auto- stoppeur est toujours auto-stoppeur, il continue de partir sans prévenir pour aller n’importe où, laissant sa femme et son fils à la maison, se contentant d’un coup de fil le matin ou le jeudi s’il n’a pas pu le faire le lundi.
« Par les routes », c’est la force de l’amitié, du désir et de la multitude des existences possibles.
« Par les routes » de Sylvain Prud’homme aux éditions Gallimard