« Le Monde a besoin de douceur, de paillettes et de couleurs pastel ».
Mais est-ce que le mot « intimité » veut encore dire quelque chose ?
Un peu comme La Fontaine ? Delphine de Vigan nous donne à voir, à lire un conte en forme de morale « Les enfants sont rois ».
Non, elle ne nous fait pas la morale, elle nous donne à voir la vérité (plus que) vraie, ce qui se passe quand on pousse les choses jusqu’au paroxysme.
Les réseaux sociaux sont addictifs, ne nous y trompons pas et malheureusement ils révèlent bien souvent le pire de l’humain, sous couvert d’un soit- disant anonymat. Mais on laisse des traces, on est cernables et YouTube, Facebook, Twitter ne sont pas des passe-temps anodins, de même tous ces jeux où des gens s’exposent (le premier en France a été « le Loft »).
L’histoire : Mélanie s’ennuie dans la vie jusqu’à ce qu’elle découvre les réseaux sociaux. Elle commence par quelques interventions, puis filme et photographie ses enfants sur YouTube, ça marche. Et du coup c’est l’engrenage, les milliers de followers, les marques qui paient, l’argent qui rentre à flot, le mari qui quitte son boulot et se consacre aux prises de vue.
Les enfants sont devenus acteurs de leur propre vie. Jusqu’à l’enlèvement. Mais Mélanie ne peut pas renoncer à cette vie même si les fans sont partout, même si les enfants doivent travailler 7/7jours aux prises de vue, même s’ils n’ont plus de vie hors celle qui est affichée sur les réseaux sociaux.
Et qu’advient-il d’eux ? De ces enfants influenceurs qui ont passé leur vie à déballer des cadeaux, des colis devant la caméra, jusqu’à l’écœurement ?
« Les enfants sont rois » de Delphine de Vigan, aux Edts Gallimard