En général, je n’explique pas un livre, un texte, par la biographie de son auteur, mais là, je trouve intéressant de savoir qui est l’auteure de ce livre.
Alice Zeniter est née en 1986, d’un père algérien et d’une mère française. Elle écrit et publie son premier roman « Deux moins un égal zéro » à 16 ans, en 2003, donc. « L’Art de perdre » est son troisième roman, il a reçu de nombreux prix littéraires.
C’est un livre magistral et magnifique, et il est important de dire que l’auteure n’a que 33 ans au moment où elle écrit ce livre. Certes ce n’est pas un livre que vous lirez en quelques jours et de toute façon c’est un livre qui vous habitera longtemps après l’avoir lu. Moi je l’ai lu en un peu plus de trois semaines, c’est un livre sur lequel, il faut passer du temps.
Naaïma est née en France, elle travaille dans une galerie d’art. Elle ne connait rien, en tout cas bien peu de chose sur l’histoire de sa famille en Algérie. Comment son grand père qui avait fait fortune (grâce à une presse à huile trouvée providentiellement) dans le commerce et la culture des olives, a-t-il pu devenir harki ?
Le grand père est mort sans rien expliquer, le père ne veut rien dire et a honte de son propre père quant à la grand-mère, elle ne parle que l’arabe, une langue que Naaïma ne comprend pas…
Naaïma va retracer la saga de sa famille depuis les champs d’oliviers jusqu’aux barres de HLM de Pont-Féron près de Flers en passant par les camps cernés de barbelés. Comment le patriarche, chef de famille devient ouvrier d’usine dans une région où le soleil est rare et dont sa femme ne parlera jamais la langue. Comment le fils ainé, le père de Naaïma fera sa vie….
L’art de Perdre- Alice Zeniter- edts Flammarion