Elle habite un pavillon de banlieue comme il y en a partout, un pavillon un peu mieux que celui des voisins, même. Un peu plus de terrain, une façade plus sympa. Ses parents sont plutôt à l’aise, son père passe ses vacances à chasser en Afrique ou ce genre de contrée lointaine. Ce qui explique qu’en plus de sa chambre, de celles de ses parents et de son frère, il y a aussi la chambre des cadavres. Le samedi, elle joue avec son frère dans les carcasses de voiture de la décharge d’à côté, la vie quoi….
Jusqu’au jour de l’accident, tout ça parce qu’elle a demandé de la chantilly sur sa glace. Elle se sent coupable, si elle n’avait pas demandé ce supplément, il ne se serait rien passé. Elle voudrait annuler, revenir en arrière pour que son petit frère redevienne ce qu’il était avant. Cette vie lui apparait comme le brouillon de la vie qu’ils auraient pu avoir son frère et elle. Alors, elle supporte tout, devient un génie scientifique dans l’espoir de pouvoir voyager dans le temps et de remettre les choses en ordre pour que son frère retrouve sa joie de vivre et ne sombre pas dans cette horreur qui a déjà englouti son père et les autres. Il n’est sans doute pas trop tard, cette petite lumière apparait encore de temps en temps au fond des yeux de l’enfant mais il faut faire vite avant qu’elle ne disparaisse tout à fait.
C’est un premier roman, c’est noir et c’est sordide mais c’est aussi fulgurant et drôle avec un vrai univers qui n’ a rien d’une autobiographie.
La Vraie Vie de Adeline Dieudonné aux Editions L’Iconoclaste