Partir à l’autre bout de la terre sur le toit du monde, pour trouver non pas le Yéti mais un animal peut-être plus rare encore, la panthère des neiges. Juste l’apercevoir savoir qu’elle est là encore, cette bête fabuleuse, qu’elle n’est pas devenue un mythe.
Vincent Munier est le plus grand photographe animalier de notre temps, un photographe qui sait saisir l’âme de l’animalité, un artiste.
Il faut partir en plein hiver pour avoir une chance d’apercevoir la panthère des neiges, sachant qu’il y a dans le monde plus de gens qui portent un manteau de fourrure de panthère que de panthères vivantes. Est-ce pour échapper à l’homme que certaines se sont réfugiées si haut à 5000 mètres d’altitude ? Alors, elles ont appris à vivre furtivement sans se laisser voir.
Alors quand Munier décide de partir à la recherche de cette panthère des neiges, Tesson l’accompagne. Et nous aussi, en suivant les pas du globe-trotteur Tesson : de traits d’humour en dérision, de méditations en rêveries, il nous livre ses réflexions désenchantées, sorte de manifeste écologique.
Et nous aussi il nous semble la voir : « Elle arrivait comme la neige, silencieuse, et se retirait à pas de feutre, fondue dans la roche ».
Et on a les cartes dès le début du roman si le cœur vous en dit.
Je suis une inconditionnelle de Tesson, mais là, je trouve qu’il a marché un peu vite.
« La panthère des Neiges » de Sylvain Tesson aux éditions Gallimard