J’avais lu « la Cuisinière de Himmler » de Franz-Olivier Giesbert aussi le titre de ce roman m’a interpelée.
En 2012, Margot Wölk, âgée de 95 ans, confie, avant de mourir, qu’elle a été goûteuse pour Hitler. C’est cette histoire qui a inspiré Rosella Postorino.
1943- Hitler s’est retiré à l’abri dans son quartier général de Prusse Orientale. Il craint pour sa sécurité. Même s’il est hors d’atteinte d’un attentat, protégé par sa garde rapprochée, il n’est pas, pense-t-il à l’abri d’un empoisonnement. Voilà pourquoi il fait recruter des goûteuses qui mangeront les mêmes mets que lui du petit déjeuner au dîner. On les servira une heure avant lui et elles resteront sur place l’heure suivante. Hitler ne sera servi qu’après. C’est ainsi que Rosa sera recrutée un beau jour. Elle qui est venue de Berlin pour vivre aux côtés des parents de son époux soldat. Chaque jour, on viendra la chercher chez elle, chaque jour elle sera nourrie des meilleurs produits alors qu’à l’extérieur, on ne trouve plus grand-chose en cette fin de guerre et chaque jour, elle avalera chaque cuillerée, la peur au ventre comme si c’était la dernière. Rosa, n’affrontera pas uniquement cette épreuve, elle aura aussi à affronter sa différence, elle qui vient de la grande ville alors que les autres goûteuses (elles sont neuf au total) sont du même coin de terre : elles ont grandi ensemble, sont allées ensemble à l’école. Pourtant, elles sont toutes embarquées dans la même galère. Pour survivre, elles doivent risquer la mort à chaque repas. Ce roman, c’est leur vie racontée au jour le jour avec leurs différences, leurs jalousies et leurs espoirs, la solitude et les maris à la guerre. Il y a aussi celle qui se cache sous un pseudonyme pour échapper aux rafles et qui sera dénoncée. Il y a la vie qui prend le dessus, l’officier allemand qui est seul, lui aussi loin de sa famille et qui cherche un peu de réconfort.
La goûteuse d’Hitler de Rosella Postorino aux Edts Albin Michel