Un récit historique, mené comme un thriller. L’auteur a le sens du récit et c’est très bien documenté. On trouve à la fin du livre, les sources de l’auteur (environ 60 pages), on voit qu’il s’est appuyé sur des archives, des articles de journaux et même sur la correspondance de Otto et Charlotte.
C’est l’histoire d’une famille de nazis. Qui est Otto von Wächter ? Philippe Sands mène une enquête approfondie riche de détails et d’anecdotes depuis son enfance, son mariage, ses enfants, son aveuglement devant les horreurs du parti nazi dont il est un fervent adepte depuis 1923. Son intégration dans l’élite hitlérienne, sa nomination comme gouverneur de Cracovie en Pologne puis de la galicie dans l’Ukraine actuelle, régions où l’extermination des juifs fut extrêmement active. Comment fait-il ? Comment un être humain peut faire ce genre de choses ? Tout au long de sa carrière, son épouse Charlotte va le soutenir aveuglément même s’il la trompe avec d’autres femmes.
En 1945, il s’enfuie, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de se réfugier à Rome et au Vatican où se trouve l’une des filières pour l’exfiltration des nazis vers l’Amérique du Sud. C’est à Rome qu’il trouve la mort en 1949, dans des circonstances qui ne sont pas élucidées. Comment a -t-il survécu jusque-là et a- t-il été assassiné ?
« La Filière » de Philippe Sands, aux Edts : Albin Michel