Prix Goncourt 2024, une polémique est liée à ce livre car on accuse l’auteur et son épouse psychiatre d’avoir utilisé l’histoire vraie d’une patiente pour écrire ce roman.
« “Houris” est une fiction, pas une biographie. C’est l’histoire tragique d’un peuple. (…) il ne dévoile aucun secret médical. La canule (pour respirer et parler, NDLR), la cicatrice et les tatouages ne sont pas des secrets médicaux, et la vie de cette femme n’est pas un secret, comme le prouvent ses propres témoignages. Il suffit de LIRE ce roman pour voir qu’il n’y a aucun lien, sinon la tragédie d’un pays », explique Kamel Daoud.
Il défend également sa femme, dont le « nom a été sali par la diffamation et le mensonge ».
Nonobstant, ce roman n’a pas pu être édité en Algérie car une loi de 2005 interdit tout ouvrage qui parle de la décennie noire, période 1992-2002, qui a fait plus de 200 000 morts.
L’histoire est celle de Aube, une jeune femme algérienne qui a subi la guerre civile des années 90. Elle a une cicatrice au cou et ses cordes vocales sont détruites. Elle a été égorgée à l’âge de cinq ans et laissée pour morte. L’oubli est obligatoire, c’est la loi.
Elle n’a d’autre ressource que celle de partager sa vie, sa souffrance et ses espoirs avec « sa » Houris qu’elle porte en elle car c’est d’une fille, elle en est certaine, qu’elle est enceinte.
On retrouve dans ce roman, les grands thèmes de Daoud celui de la guerre civile et celui de rôle de la femme dans le monde musulman.
« Houris » de Kamel Daoud aux Edts Gallimard