Il s’agit du huitième volume du cycle de l’Invisible de Eric-Emmanuel Schmitt et je l’attendais avec impatience. Avec d’autant plus d’impatience que j’avais particulièrement aimé le précédent : Madame Pylinska et le secret de Chopin.
Dans le cycle de l’Invisible, tous les volumes sont indépendants les uns des autres. Quand vous irez chez votre libraire, vous pourrez choisir celui dont le titre vous attire le plus ; mais je vous conseille d’en choisir au moins deux car une fois installé dans votre fauteuil préféré sur la terrasse ou au coin du feu (vous avez remarqué, on n’a plus saison, hier soleil, aujourd’hui neige et verglas ou presque !), vous aurez envie de repartir dans le monde de Schmitt dès la dernière page tournée.
Chacune des histoires est une sorte de conte philosophique ou le héros aborde un moment crucial de sa vie, deuil, guerre, abandon….Et dans ce moment spécial à la rencontre du sens, il trouve, chaque fois, la réponse dans une spiritualité : judaïsme, bouddhisme, islam, christianisme.
Dans Félix et la source invisible, l’auteur nous donne à ressentir l’animisme. J’adoré. Je me suis laissé prendre par la main et j’ai suivi cet enfant. Je me suis laissé prendre à ce mélange de modernité et de traditions.
L’histoire : Félix est catastrophé : sa mère qui est la joie de vivre incarnée, ne rit plus, ne sourit plus, ne parle plus. Elle se contente nettoyer inlassablement à grand renfort d’eau de javel. Quand on a 12 ans et pas d’autre famille qu’elle, il y a de quoi s’affoler mais pas Félix, il prend les choses en main. Les clients du café devenus des amis s’occupent du bar tandis que Félix écrit à son oncle Bamba resté au Sénégal dont l’adresse lui semble improbable : « 33, rue YF-26, la villa ocre avec les bougainvillées devant le vendeur de cotonnades, Dakar, Sénégal ». Contre toute attente, Bamba débarque à Belleville avec ses costumes voyants et sa faconde sénégalaise et repart aussi vite avec les économies de Fatou. Et voilà le « Saint Esprit », le père de Félix qui arrive à son tour. Félix a l’habitude de se débrouiller seul, et à bien du mal à accepter qu’on dirige sa vie et même qu’on l’aime. Pourtant c’est ce père qui trouvera la solution, en emmenant Fatou au Sénégal, là où sont ses racines. Grâce à Papa Loum le féticheur (et son chien Archimède, j’adore), Fatou fera la paix avec son passé. Rentrée à Paris, elle se réapproprie sa vie, sa ville et son passé.
Félix et la source invisible de Eric- Emmanuel Schmitt aux éditions Albin Michel