Mon père me disait que nous étions descendants d’indiens. Je n’ai aucune idée d’où il tenait cela, je n’ai pas pensé à lui demander. Il faudra que je le fasse pendant qu’il est encore temps. A Honfleur, dans mon quartier de Sainte Catherine, ma grand-mère appelait « indien » n’importe quel étranger au quartier ou à la ville : « Qui que c’est que c’t’indien là ? ». Alors du coup, pour moi, un indien ça pouvait être n’importe qui et en lisant le titre d’Isabelle Carré j’ai traduit sans même réfléchir « Du côté des Indiens », par « voyons, ce qui se passe chez les autres ». Je n’avais pas vraiment tort.
Dans ce roman, on découvre la vie des habitants d’un immeuble, des habitants qui n’ont pas toutes les clés si je puis dire.
Du haut de ses dix ans, Ziad a bien compris que l’ascenseur qui amène son père au second étage, chez eux, fait d’abord un détour par le cinquième… Chez la dame du cinquième. Et un jour Ziad explique à la dame du cinquième qu’il veut garder son père, qu’il veut encore aller au cinéma assis entre son père et sa mère.
On va voir tour à tour les membres de cette famille et la dame aussi perdus dans la vie qu’un indien dans la ville.
Qui est Isabelle Carré ? Elle est né en 1971 Sa mère est sculpteur et père designer. Elle aurait voulu être danseuse, elle est actrice et reçoit le César de la meilleure actrice, en 2003, pour son rôle dans « se souvenir des belles choses » et deux fois le Molière de la Comédienne pour « Mademoiselle Else » en 1999 et pour « L’Hiver sous la table » en 2004.
Auteur, elle publie son premier roman en 2018 « Les Rêveurs ». « Du côté des Indiens » est son deuxième roman.
« Du côté des Indiens » d’Isabelle Carré aux Edts Grasset