« Ce que tu as fait de moi » de Karine Giebel

327

La passion… vous vous souvenez, Racine : « Ah, ne puis-je savoir si j’aime ou si je hais… » ?. Eh bien, nous sommes en plein dedans ! Et cela donne ce roman de Karine Giebel, qu’il serait réducteur de classer dans la catégorie « polar » et ce, même s’il y est question de flics. Quand Karine Giebel nous parle de sentiment amoureux, il est clair que l’on n’est pas non plus dans la collection Arlequin ou dans « Nous Deux » ( est-ce que quelqu’un lit encore cet hebdo que ma mère lisait quand j’étais gamine ?)! Ce qui arrive à Richard Ménainville, « patron des stups »et à Laetitia Graminsky, sa stagiaire, ce sentiment dévastateur, dépasse l’entendement. Tout cela arrive dans l’exercice de leurs fonctions c’est certain, mais cela arrive surtout parce que c’est lui et parce que c’est elle.
La construction de ce roman est particulièrement bien réussie. Nous sommes en direct des deux salles d’interrogatoire, où les deux prévenus racontent la même histoire au même rythme, chacun de son point de vue. C’est hypnotisant. Qui est le jouet de l’autre Richard, le dominant aux instincts de prédateur ou Laetitia qui s’imagine que tout est sous contrôle ? De temps en temps, une pause, le temps de faire un point. Jusqu’où tout cela va-t-il nous mener ? Nous sommes en direct, nous sommes témoins du dénouement.
Karine Giebel nous donne à voir la passion, la vraie, destructrice…

« Ce que tu as fait de moi » de Karine Giebel, aux Edts Belfond

Article précédentLa Chronique TV de Serge du 9 au 15 octobre 2021
Article suivantHandball : Les Corsaires poursuivent sur leur lancée…