Camille et Paul Claudel par François Claudel à la Médiathèque de Honfleur

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« On était les Claudel, dans la conscience tranquille et indiscutable d’une espèce de supériorité mystique ». Cette citation de Paul Claudel ouvre le remarquable ouvrage que Dominique Bona a consacré aux deux artistes en 2006, Camille et Paul La passion Claudel.

Il est vrai que ces deux êtres de génie ont profondément marqué l’histoire de l’art et la littérature tant par la force de leurs œuvres réciproques que par leur vie personnelle tumultueuse.
François Claudel, petit fils du célèbre poète, reviendra avec beaucoup de tendresse sur l’enfance et le destin de ces deux êtres d’exception.
Née en 1864, Camille Claudel montre très rapidement un talent artistique indéniable, croquant sur le papier sa mère, sa sœur Louise et son frère cadet Paul
 (né en 1868).
« Entre deux leçons de grammaire, d’arithmétique ou d’histoire, cet atelier [la maison familiale] est le centre de l’activité générale.
Aidée par sa sœur cadette et par son jeune frère, Mademoiselle Claudel y gouverne en souveraine.
C’est sous sa direction, et tandis qu’elle tord fiévreusement des boulettes, que l’un bat la terre à modeler, que l’autre gâche le plâtre, cependant qu’un troisième pose comme modèle. »
Lorsque la famille s’installe à Nogent-sur-Seine en 1876, le sculpteur Alfred Boucher
voit en elle une future sculptrice et convainc ses parents de persister dans cette voie incertaine, surtout pour une jeune fille à cette époque, et de l’envoyer à Paris afin de parfaire sa technique artistique.
À l’Académie Colarossi (fondée en 1870), l’une des rares écoles accueillant des étudiantes, 
Camille suit l’enseignement d’Alfred Boucher. C’est là, également, qu’elle rencontre Auguste Rodin, dont elle devient, en 1884, l’apprentie et la maîtresse.
 S’en suit une passion profondément destructrice qui conduira Camille à sa perte.
« La vocation artistique est une vocation excessivement dangereuse
et à laquelle très peu de gens sont capables de résister.
L’art s’adresse à des facultés de l’esprit particulièrement périlleuses, à l’imagination et à la sensibilité qui peuvent facilement arriver à détraquer l’équilibre et à entraîner une vie peu d’aplomb… Il est bien rare que la vocation artistique soit une bénédiction » confie ainsi Paul Claudel en revenant sur le terrible destin de son aînée.
Camille a de grandes espérances pour son petit frère, qu’elle a initié à la littérature.
 Durant ses études au lycée Louis-le-Grand, Paul écrit les premières bribes de ce qui
deviendra L’Endormie, sa première pièce de théâtre qui sera publiée en 1887.
 L’œuvre la plus emblématique de l’affection que porte Camille à Paul est le buste
du Jeune Romain (1882), représentant Paul à treize ans, elle lui vaut son premier succès au Salon de 1886, l’année où Paul se convertit au catholicisme.
D’une foi profonde, Paul souhaite devenir moine bénédictin.
« En 1900, il a songé rentrer au monastère, mais le père abbé lui a dit que sa vocation était d’être missionnaire de la France à travers sa poésie » nous renseigne François Claudel.
Cette rencontre a été déterminante pour la carrière du jeune poète.
Fort de son vécu et de son admiration pour son grand-père et sa grand-tante,
François Claudel nous fera rentrer dans l’intimité de la famille Claudel pour comprendre un peu mieux ce qui a forgé ces êtres d’exception.

Pratique :
Samedi 4 février à 15h
Conférence : Camille et Paul au pays de leur enfance par François Claudel
Durée : environ 1h30.
Gratuit sur réservation au 02.31.89.23.56…

 

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