« Au petit bonheur » de Valérie Valognes

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Avec Valérie Valognes, allons cultiver l’authentique dans le jardin de Mémé Lucette.
C’est fou comme on peut idéaliser les choses, les évènements, les sentiments et les non-dits. Est-ce que Mai 68 a changé les choses comme cela, en un battement de cils ? J’y étais et je ne le crois pas.
En juin 68, c’est encore et toujours difficile d’élever seule son enfant, toujours difficile de quitter un mari plus âgé et violent, de se mettre à l’abri. C’est toujours le cas aujourd’hui .La seule différence c’est que maintenant on le sait et on l’admet. Mais cette reconnaissance, elle s’est faite peu à peu. Certains, hélas, sont encore figés dans leur position d’un autre âge. Les choses changent lentement, il faut plusieurs générations, parfois.
Jean a six ans quand sa vie bascule. Sa mère en pleine nuit saute le pas. Elle quitte son mari plus âgé et violent. Plus exactement, elle se sauve, abandonnant le chien à la voisine et Jean à sa grand-mère. Elle part à Paris. Croit-elle qu’elle laissé tous ses problèmes derrière elle, à Granville, croit-elle qu’ils ne l’ont pas suivis ?
Jean l’attend, elle va rentrer demain, après-demain ou pour le moins à la fin de la semaine, elle le lui a dit. Alors, il attend.
La grand-mère Lucette l’a accueilli. Il faut faire contre mauvaise fortune, bon cœur…Elle est endurcie par la vie, sept enfants, pensez-donc, elle en a perdu un en bas âge. Alors ce n’est pas une grand- mère gâteau. Elle n’est pas mauvaise mais la vie l’a endurcie et ce petit, las, il faudra faire avec. Peu à peu, l’un et l’autre finiront par s’apprivoiser parce que l’absence de Marie va durer. Jean est un petit enfant comme les autres avec ses rêves d’enfant, son besoin de se faire des copains ou d’avoir des fournitures scolaires
Jean va s’habituer certes, mais il attend sa mère, une lettre, un signe de sa mère, mais quoiqu’on en dise, quoiqu’on en pense, est-ce qu’il s’en sortira vraiment sans séquelles. Sans sa mère, ce ne sera jamais le grand bonheur.
C’est bien écrit, un peu scolaire peut-être.

« Au petit bonheur » de Valérie Valognes aux éditions « livre de Poche »

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