Une autofiction assez cocasse, celle d’un mari trompé qui s’essaye au métier d’écrivain et à la littérature. Un premier livre amusant et insolent qui a reçu le Prix de Flore en 2018.
Qui est Raphaël Rupert ? Il est né en 1976 Je lis dans sa biographie qu’il est spécialiste en aménagement, en urbanisme et architecture. Tiens donc ? IL porte le même prénom et fait le même métier (quasiment) que le héros du livre ! Par ailleurs, il est diplômé en droit (à HEC) et titulaire d’un Master en urbanisme à L’Institut d’Études Politiques de Paris. Il est chef de projets à Citallios depuis 2017.
Le roman commence par les questions que se pose un futur écrivain devant sa page blanche qu’elle soit de papier ou d’ordinateur. Comment on commence un roman ? Comment on choisit le nom de ses personnages ? Cet architecte « en mal de plans », dont la femme est une écrivaine qui a une petite renommée, cherche l’inspiration dans les pages de son ordinateur et chez le …tripier. Moi, pendant ce temps je me demande si entre ses réflexions sur la façon d’écrire et ses ris de veau qu’il doit mettre au frigo, on va aboutir quelque part. Après tout, le livre n’est pas très épais, on va bien arriver quelque part avant la fin, tout de même… En fait l’auteur se renseigne, se questionne sur la façon d’écrire un roman et le met illico en pratique, nous faisant le témoin à la fois de la théorie et de la pratique. Il a lu quelque part qu’un bon livre doit mettre en parallèle des choses qui, a priori, n’ont rien à voir ensemble. Raphaël, il s’appelle Raphaël, donc, comme l’auteur, a choisi deux sujets qui, pour le moins, n’ont rien à voir, vraiment rien à voir ensemble, à savoir la Shoa et la « pétomanie ». Comme de fait, il tombe très vite en panne. Après avoir cherché en vain l’inspiration en se promenant, voire en regardant des « pornos » à la télé, il ose ouvrir le journal intime de sa femme qu’il trouve sous le lit. Il y découvre que sa femme a un amant, qui plus est plus performant que lui. Va –t-il devenir écrivain en lisant ce journal et en consignant ses états d’âme ? Cela tourne vite en rond. Que peut-il bien avoir de plus que lui cet amant, à part la taille de son sexe ? Après avoir disserté sur le sujet pendant environ un bon chapitre, je dis environ un bon chapitre car là, comme de fait, il m’a perdue en route, j’hésite vraiment à continuer ma lecture. Même si la critique admire la liberté de ton et le côté passionné (ce qui, à mon sens, ne veut pas dire passionnant), moi, je survole les pages. Atterrissage. Comme il recherche Léon, l’amant potentiel de sa femme, et je me moque un peu de savoir si Léon est le possible prénom d’un vieillard ou d’un enfant de cinq ans !!! Du coup, il s’intéresse à Anna Karénine ( à cause du prénom de Léon Tolstoï) et par ricochet au thème, on ne peut, plus exploité en littérature, de la femme adultère : Madame Bovary, madame de Rénal et autres héroïnes ; Enfin, va-t-il résoudre cette interrogation : pourquoi sexualité et littérature sont autant liées chez lui ?
A force de théories cocasses, il s’engage vers la grande aventure qui mène à soi ; espérons qu’il ne s’y perde pas !
« Anatomie de l’amant de ma femme » de Raphaël Rupert aux Edt « l’Arbre Vengeur »