« Le Sans Dieu » de Virginie Caillé-Bastide

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Roman d’aventure. Je vous entends d’ici demander quelle est la différence entre roman d’aventure et roman historique puisque bien souvent le roman d’aventure se situe à une époque précise dans des « temps anciens ». Tout simplement, dans un roman d’aventure, l’auteur invente la quasi-totalité de ses personnages. Il peut aussi inventer des lieux (oui, par exemple, une île qui n’a jamais existé parce que de cette façon, il n’y a pas d’interférence avec la vraie histoire et que de cette manière on ne peut pas accuser l’auteur de faire une erreur historique).

Ici, le roman se passe au XVIIème, on sait qu’à cette période de l’Histoire, il y a eu des famines, on sait que c’est l’époque des corsaires et des pirates (les pirates étant des corsaires qui travaillent à compte d’auteur !!!). Voilà pour le contexte. Ensuite, on peut inventer un héros, toute sa famille, ses voisins, ses amis et lui faire vivre des aventures exactement comme s’il avait existé pour de vrai. On peut aussi trouver le nom du héros dans des archives et lui inventer une histoire.

Il s’agit donc d’une fiction qui se passe au XVIIème siècle dans le sud de la Bretagne. J’ai d’ailleurs découvert ce livre en me baladant à Quiberon, la semaine dernière. Même en vacances, la porte d’une librairie ouverte (et même, à peine entr’ouverte) m’est d’un irrésistible attrait ! Et en Bretagne, je connais une très belle librairie qui se nomme « L’Ancre de Miséricorde » où la plupart des livres ont une petite fiche manuscrite attachée avec un trombone sur la première de couverture, j’y pourrais passer mes vacances entières.

Hiver 1709 donc, dans le sud de la Bretagne, la froidure fait rage et les vivres se font de plus en plus rares. C’est la famine dans tout le royaume de France, comme chez Arzhur de Kerloguen. Il a déjà perdu six de ses fils et regarde impuissant mourir le septième et dernier de ses enfants. Sa femme en a tant de chagrin qu’elle s’enfonce sans retour dans la démence.  Le curé qu’on envoie chercher, pour donner les derniers sacrements à l’enfant qui vient de mourir, refuse de venir chez ce hobereau sans le sou préférant la compagnie du seigneur du lieu qui le fait mander pour un léger malaise.

Ce dernier camouflet du sort est la goutte de trop pour Arzhur de kerloguen. Il se rend à l’église et se venge en détruisant les objets du culte. Il remet sa foi en question devant cet amoncellement de malheurs injustifiés qui s’abattent sur lui et sur sa famille. Pourquoi Dieu s’acharne –t-il impitoyablement sur son sort ? Arzhur de Kergalen ne comprend pas, lui qui a toujours fait de son mieux ou alors c’est que Dieu n’existe pas ?

Azhur a pris sa décision : puisque Dieu est aussi cruel, il le deviendra plus encore. Il quitte son domaine et va partir sur les mers, lui qui toute son enfance en a rêvé. Il deviendra « l’ombre », le pirate sans dieu ni foi, d’une férocité effroyable, faisait régner la terreur sur la mer des Caraïbes…. Est-ce que ce prêtre jésuite épargné pendant l’attaque d’un galion espagnol va le convaincre de l’existence de Dieu ?

Dans ce roman, on entend le mugissement de la mer, le bruit de la mitraille, les cris des pirates à l’abordage, les horreurs des massacres et le crépitement des flammes.

L’écriture désuète n’apporte pas grand-chose, le verbe en fin de phrase devient à la longue trop répétitif.

Mais c’est un très bon roman bien construit et bien raconté.

Le Sans Dieu- Virginie Caillé-Bastide- Éditions Héloïse d’Ormesson

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