Pour la seconde fois, en quelques mois, la médiathèque Maurice Delange de Honfleur, organise une conférence proposée par le professeur d’histoire médiévale, Bertrand Schnerb. Pour Pascal Lelièvre, notre historien local, cette conférence est un véritable évènement : « Pour la deuxième conférence de l’année, je remercie le professeur Bertrand Schnerb d’avoir accepté de venir nous présenter le fruit de ses recherches sur un sujet qui ne peut que passionner des résidents du Pays d’Auge, aujourd’hui une des grandes terres d’élection de l’élevage équin, des centres équestres et des activités hippiques. Mais à la fin du Moyen Âge si l’élevage des chevaux était très répandu, c’était pour des usages bien différents des nôtres. » souligne le professeur d’histoire.
Conférence à 15 h, le samedi 22 juin à la médiathèque de Honfleur
Bertrand Schnerb “Le cheval à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVe siècle)”
« Pour comprendre l’importance des chevaux dans la vie des hommes des XIVe et XVe siècles, il faut d’abord en saisir la diversité, qui reflète la multiplicité des fonctions qui leur étaient attribuées : on trouvait alors des chevaux de travail, des chevaux de service, des chevaux « nobles », des chevaux d’armes et des chevaux pour les dames et demoiselles. Il convient aussi de mettre en lumière les réalités pratiques que sont l’élevage et le commerce. Le développement de l’élevage des équidés a donné naissance à des établissements appelés « haras », où séjournaient des étalons et des juments poulinières sélectionnés. Quant au commerce, il était multiforme car les chevaux faisaient l’objet d’échanges à tous les niveaux de la société. Quel que soit l’acheteur, l’acquisition d’un cheval représentait un investissement non négligeable et, la plupart du temps, l’animal faisait l’objet de soins attentifs. Les puissants, princes et seigneurs laïques et ecclésiastiques, disposaient de services spécialisés désignés par le vocable « écurie ». Le fonctionnement en reposait sur un personnel souvent nombreux et hiérarchisé, au sein duquel dominaient les maréchaux (mot qui signifie « valet des chevaux »). Ceux-ci avaient non seulement en charge la forge et la ferrure, mais aussi le soin des maladies et des blessures. La science « hippiatrique » de certains maréchaux donna parfois lieu à une mise par écrit et à la rédaction de traités faisant entrer la médecine vétérinaire dans la culture savante. »
Le conférencier:
Bertrand Schnerb est depuis 2022 Professeur émérite d’ histoire médiévale à l’ université de Lille, au sein de laquelle il participe aux travaux de l’ Institut de recherches historiques du Septentrion (IRHIS). Il est vice-président du Centre Européen d’Études Bourguignonnes.