Nous l’avons étudié en atelier d’écriture . C’est un livre qui n’est pas très épais mais il est d’une densité remarquable. C’est un livre qu’il faut lire plusieurs fois. Non pas parce qu’il est compliqué à lire mais parce qu’il est d’une grande richesse. L’auteure a choisi ses mots, ciselé ses phrases et n’a gardé que le mot qui lui semblait juste. C’est un livre sobre qui n’en dit pas plus qu’il n’en faut à l’image de ces paysans de la campagne du Cantal.
Paul n’a pas choisi son sort, ce sont les circonstances. Sa sœur et lui, Ils ont été élevés par les oncles. C’est une chose qui se faisait autrefois de confier un ou plusieurs de ses enfants à un frère ou une sœur qui n’en avait pas, cela soulageait quand la vie était trop dure. Paul n’a rien à en redire si ce n’est qu’il ne veut pas, lui, rester célibataire toute sa vie. Sa sœur s’en accommode mais lui, non, il ne veut pas finir seul, il veut avoir une femme, vivre avec elle. Alors, cette fois il passe une annonce. L’annonce, on ne la lit pas, à aucun moment, même si c’est le titre du livre, même si en y réfléchissant on pourrait presque en déduire le jour et la date à laquelle, elle est parue. C’est l’annonce qui provoque ce changement inouï : l’arrivée d’Annette avec son fils Eric. Annette qui vient s’installer, qui va rester. Annette qui quitte le nord, un mari qu’elle n’a pas pu sauver de l’alcool et sa mère qui avait tissé des liens étroits avec Eric pour trouver Paul mais aussi ses deux oncles et sa sœur. Il faudra s’adapter… C’est une histoire d’amour, une histoire de la terre, qui coule tranquille au rythme de longues phrases où bien souvent la ponctuation est absente.
Un livre à lire, au coin du feu, un après-midi d’hiver.
« L’Annonce » Marie-Hélène Lafon, aux Edts Folio