« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon» Et c’est tant mieux ! Personne n’envie la vie de ce Paul Hansen, né de père pasteur danois et de mère française propriétaire du petit cinéma genre Arts et Essais. Pour tout dire, lorsque l’on fait sa connaissance, il est au fond d’une prison à Bordeaux près de Montréal. Qu’est-ce qu’il fait là-dedans avec comme compagnon de cellule un Hells Angel, biker donc, meurtrier sans doute, grand et large comme un homme et demi qui a peur des souris et s’évanouit quand on lui coupe les cheveux (son talon d’Achille sans doute !!!). A part cela, il fait froid dans les cellules et on y mange mal. Ce n’est donc pas un roman sur le monde carcéral. L’auteur, du fond de sa cellule, nous raconte sa vie, comment il est arrivé là dans cette prison, comment ça a commencé avec son père qui a perdu la foi puis son poste de pasteur (ça c’est quand sa femme a commencé à passer des films pornos dans son cinéma, cela n’a pas plu à la hiérarchie du pasteur !). D’où émigration au Canada du pasteur. Paul le rejoint, le pasteur finit par mourir en ayant ruiné son église sur les tables de jeu et aux courses et Paul continue sa petite vie vraiment très ordinaire comme surintendant d’une résidence où il subit les tracasseries quotidiennes du président du syndic local. Et c’est pour cela que Paul Hansen est en prison pour deux ans, enfin moins car il est libéré plus tôt pour bonne conduite (normal, il ne se passe rien dans sa prison !), il a fait un burn-out un peu violent, mais bon…
A la fin, Paul Hansen nous apprend qu’il retourne vivre au Danemark, pays de ses ancêtres paternels, au calme.
C’est bien vrai, tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon !
C’est bien écrit, on y décrit une petite ville canadienne enlisée dans ses mines d’amiante, bien loin des clichés habituels du verdoyant Québec. On y voit un surintendant qui entretient les bâtiments et la piscine de la résidence où il officie aussi bien qu’il aide et console ses locataires. Un surintendant qui plane au-dessus du Saint Laurent avec Winona sa femme et Nouk son chien.
« Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » de Jean-Paul Dubois, aux Éditions de l’Olivier