« 2084- La fin du monde » de Boualem Sansal

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« 2084, la fin du monde » c’est « 1984 » dans le monde arabe. Il s’agit du 7eme roman de Boualem Sansal auteur algérien francophone, né en 1949, à Theniet El Had. Il est censuré par son pays d’origine (où il habite toujours) à cause de sa position critique envers le pouvoir en place.
Il a reçu de nombreux prix en France et en Allemagne dont le grand Prix du roman de l’académie Française en 2015 pour « 2084- La fin du monde ».
Il s’agit donc d’un roman d’anticipation, qui fait suite et donne une autre version du Roman « 1984 » de George Orwell, publié en 1949. Il dénonce les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.
L’histoire : En 2084, il n’existe plus qu’un seul pays, l’Abistan qui est entièrement soumis aux règles du dieu unique Yölah, transmises par son délégué Abi. Toute pensée personnelle est bannie dans ce système basé sur l’amnésie à la laquelle on arrive par une simplification de la langue basée sur la « novlangue » que Orwell nous a décrit dans « 1984 » et par la suppression des déviants que l’on élimine lors de fêtes publiques. C’est dans ce contexte qu’Ati est envoyé en sanatorium pendant deux ans dans les montagnes aux confins du monde. Depuis son sanatorium, il a pu voir des groupes de pèlerins (le lieu de pèlerinage change régulièrement pour contenter tout le monde) dont certains ont disparus ; auraient-ils trouvé la « frontière » de ce monde ? Il finit par quitter le sanatorium. Sur le chemin du retour, alors qu’il chemine avec Nas, un archéologue qui a découvert un village abandonné qui semble avec vécu sous un régime de démocratie participative, en dehors de tout contrôle, Ati se pose des questions sur cet univers de certitudes imposées qui semble parfait. La frontière existe-t-elle vraiment, qui sont les Regs qui vivent dans un ghetto dans la ville. A la fin, Ati obtient d’être amené dans la montagne, là où se trouve peut-être la frontière, mais cette frontière existe –t- elle ? L’auteur du roman semble en douter… Moi, comme Ati, j’y crois… Pas d’histoire d’amour comme dans le « 1984 », dans ce roman (essai déguisé ?), simplement la quête d’un homme qui s’interroge dans un monde où toute réflexion est désormais bannie.
2014- La fin du monde-Boualem Sansal- Gallimard

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